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Ascension du Latok II (7150 m) au Pakistan: voie Théorème de la Peine, 2000 m, M5, ED inf.

Un récit de Philippe Labbré, guide de haute montagne et membre du GHM, qui a réalisé les 3,4,5 et 6 juin 2012, l'ascension du Latok II (7150 m) au Pakistan par une nouvelle voie "Théorème de la Peine", 2000 mètres, M5, ED inf. avec Antoine Bletton, Sébastien Ratel et Mathieu Maynadier.

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Nous rentrons du Pakistan où nous étions avec Antoine Bletton, Sébastien Ratel et Mathieu Maynadier où nous avons pu ouvrir une voie sur le latok 2 (7150m).

Il y a trois ans, Julien Herry, Maxime Belleville et Roch Malnuit avaient tenté cette face sud ouest du Latok 2 mais avaient dû renoncer vers 6000m à cause du mauvais temps. Ils nous ont alors orientés vers ce projet et donc merci à eux !

Ce fût bien long pour arriver au camp de base. D'abord les problèmes administratifs à islamabad : juste à notre arrivée la zone ouverte où nous devions aller est devenue restreinte donc il nous faut un officier de liaison et il faut donc le payer.
Après deux jours de vaines négociations nous partons pour 30 heures de bus sur la karakoram highway en direction de skardu. De là, une fois les courses faites, nous allons à Askole en 4X4 en 6 heures de pistes bien escarpées ! Ce village est vraiment étonnant, avec des vieilles maisons en pierre et en terre offrant un confort très précaire mais compensé par l'accueil des habitants. On revient en arrière dans le temps au vu du mode de vie des habitants.

Après Askole, il n'y a plus de villages, seulement d'immenses montagnes et des glaciers à perte de vue. Nous mettons trois jours de plus pour arriver au camp de base avec une quarantaine de porteurs aux pieds bien montagnard. Nous devons désormais nous acclimater mais le temps instable et les montagnes trop raides nous empêchent de bien le faire. Donc après seulement une nuit à 5800, nous commençons à attendre un créneau de beau temps pour tenter la voie.

La météo annonce du mauvais temps pour les jours à suivre donc nous pouvons tranquillement prendre un apéro au Ricard pour se détendre un peu. Une bouteille plus tard nous nous apprenons que la météo a changé, il va faire beau, et donc il faut rejoindre le bas de la voie avec un sacré mal au crâne. Mais nous n'avons que trois jours avant le retour de la neige.

Le jour se déroule sans trop d'encombres si ce n'est la fatigue et la longueur de la journée qui nous impose au final un bivouac inconfortable à 5800m. De plus, il neige pendant la nuit, ce qui alimente un peu nos doutes quand à notre possible réussite.

Les passages mixtes et neigeux se succèdent le second jour où nous nous arrêtons à 17h à 6300m. L'itinéraire est astucieux, jamais trop difficile mais quand même soutenu. Nous n'avons plus qu'un jour de beau temps prévu, il nous faudra donc descendre de nuit et de toute façon nous n'avons plus de nourriture pour un autre bivouac.

Réveil à 2h, puis nous remontons le couloir qui s'avère plus technique que prévu, avec des passages de mixtes délicats. Enfin, nous parvenons sur l'arête qui, bien que facile, est chargée de neige. C'est avec une vitesse des plus lentes (2 mètres à la minute en moyenne !) que pendant la suite de la journée nous remontons les pentes en direction du sommet. Nous arrivons au sommet sud ouest (environ 7000 m) vers 18h et décidons d'arrêter là. Un peu stressés par l'idée de descendre la paroi sans repos nous profitons quand même du splendide panorama.

Nous nous sentons vraiment loin de tout.

Les gestes automatiques et lents, la soif de plus en plus en plus insistante, nous équipons sur lunules de glace les 2000 m de rappel. Epuisés, nous atteignons la rimaye à 10h du matin. C'est fini, nous avons ouvert « théorème de la peine », une voie de 2000m en M5 mais surtout nous avons vécu une belle aventure.



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Actu proposée par Yves SAVOYE-PEYSSON

Mise en ligne le mercredi 11 juillet 2012 à 20:03:54

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