Médecine d'Expédition
Lieu:
Date: 2013-02-11
Confidentiel: Non
Objet :
Cet article s'adresse aux petites équipes légères qui voyagent dans les massifs montagneux lointains. Il a été écrit particulièrement pour les trekkeurs et les alpinistes qui vont à des altitudes inférieures à 7000 mètres et sur des voies sans grand problème où ils peuvent être atteints de pathologie de la haute altitude, mais qui comportent peu de danger de blessure physique.
La plus grande partie de cet article est aussi valable pour les montagnes dont les altitudes dépassent 7000 mètres, et il devrait être utile à ceux qui s'attaquent aux 8000 - ou à une face vierge d'un sommet des Andes. Mais sur ces sommets, les risques de maladie et de blessure physique sont nettement plus élevés et vous devriez avoir un contact avec un médecin ayant l'expérience des expéditions - habitué à gérer les traumatismes en région isolée et possédant une bonne connaissance de la médecine de l'altitude.
Cet article a trait à la médecine d'expédition, mais il devrait intéresser particulièrement ceux qui ne sont pas médecins. De nombreuses équipes légères vont en haute altitude et dans des régions lointaines sans médecin ni infirmier. J'espère que cet article fournira un guide basique sur les risques médicaux qui peuvent se produire - ainsi qu'à leurs traitements qui devraient au moins permettre à ce que l'expédition en entier ou pour partie ne soit pas gâchée, et au mieux de sauver une vie.
Bien que s'adressant à des personnes sans connaissance médicale, cet article devrait également être utile aux professionnels de la médecine qui agissent pour la première fois comme 'médecin d'expédition' et qui seraient intéressés par un simple exposé d'ensemble leur permettant de commencer à se préparer à ce nouveau rôle. Les professionnels de la médecine et les personnes qui ont déjà l'expérience d'expéditions en haute altitude devraient être bien informés du contenu de cet article, mais pourraient avoir des remarques à faire sur un certain nombre d'opinions personnelles et pour lesquelles il n'y a pas de consensus médical clair.
En particulier dans les chapitres traitant de l'altitude et des maladies de l'altitude, je me suis restreint à donner une information factuelle sur les principes de traitements largement approuvés par l'opinion médicale actuelle. Répondant à un certain nombre de remarques faites, j'ai inclus quelques descriptions sur des traitements à la fois controversés et toujours en développement. Certaines références sont indiquées pour ceux qui voudraient aller plus loin. Les maladies de l'altitude ont fait l'objet de très nombreuses recherches par des générations de médecins d'expédition, de scientifiques et de pionniers depuis le début des années 1950. Evidemment beaucoup a été écrit sur le sujet ! Les liens indiqués permettent d'aller plus loin.
Pour d'autres affections il y a encore plus d'opinions divergentes. Par exemple, sur le sujet du traitement des infections, aucun antibiotique ne fournit une couverture parfaite ni n'est entièrement sans contre-indication. Le sujet est celui des expéditions légères - et il est probable que tous les besoins médicaux et les incidents devront être traités avec un kit de premier secours plus petit qu'une sacoche médicale. Avec un espace limité, j'ai essayé de sélectionner les médicaments qui ont plus d'une seule utilisation. Par exemple : l'antibiotique Clarithromycine peut être utilisé pour traiter les infections touchant la poitrine, les sinus, les dents et la peau ; le stéroïde Dexaméthasone est indispensable pour traiter les oedèmes cérébraux, mais je suggère aussi son utilisation pour traiter des allergies, bien que normalement on utiliserait un stéroïde différent. J'ai aussi essayé de me limiter aux médicaments qui sont les plus efficaces pour le plus grand nombre d'affections, pour autant que cela soit possible ! Finalement, j'ai essayé de choisir des médicaments qui pour la majorité d'entre eux ne demandent pas plus de trois prises par jour.
Mark Hallam
Note :
Publié en novembre 2010, cet article a été mis à jour en décembre 2012, puis en janvier 2013. Une bonne partie du texte a été revu, pour tenir compte de récentes expériences personnelles. Une nouvelle section a été ajoutée sur des traitements inhabituels ou limites des maladies générées par la haute altitude et la section sur les gelures a été entièrement revue. De nombreux liens ont été inclus ainsi qu'une section de remerciements. La traduction a été effectuée par Eric Vola et corrigée en particulier pour le contenu médical par Jean-Pierre Herry, médecin de l'ENSA et spécialiste de la médecine de la haute altitude. Jean-Pierre Herry a également apporté quelques additions dont une sur le caisson hyperbare Certec utilisé par les alpinistes français plutôt que le Garnow des anglo-saxons et il reste plusieurs désaccords avec l'auteur, sur la description de l'adaptation du corps humain à l'altitude, la prise d'aspirine pour les personnes sujettes à des thromboses ou AVC et la prise d'un antiémétique dans le cas de perte de conscience lors d'un oedème cérébral. Ces points ont été soumis à l'auteur et pourraient faire l'objet d'une révision future.
Dossier proposé par Bernard PEGOURIE
Mis en ligne le lundi 11 février 2013 à 10:20:45