(Dernière mise à jour 2/12/2004)

27 Novembre 2004 : Un nouveau président pour le Groupe de Haute Montagne

L'assemblée générale du GHM, qui s'est tenue le 27 novembre 2004 à Grenoble, a désigné comme nouveau Président Leslie Fucskò. D'origine hongroise (né en Roumanie), grand voyageur, il parcourt depuis plus de vingt ans la planète verticale. Spécialiste des "Big walls" et de l'escalade artificielle, il a répété ou ouvert plusieurs voies très difficiles, en Patagonie, au Yosemite, au Verdon ou dans le Vercors où il habite.

18 juin 2004 :  Nouvelle goulotte dans le massif des Ecrins. 

Jean-Baptiste Moreau et Stefan Cieslar ont réussi le 29 mai 2004 la première ascension de la difficile goulotte située entre la Tour et la Pointe de Bonne Pierre, sur la gauche de la vaste face nord-ouest du Dome de Neige des Ecrins.  Sans doute une des dernières lignes évidentes de ce style dans le massif, la voie s'appelle "Bonne Pierre Bon Oeil".

26 mai 2004 : Encore une bien triste nouvelle, notre ami Georges Livanos  nous a quitté le 24 mai. Livanos, c'est "Le Grec" , marseillais pur jus, qui exporta dans les Dolomites un savoir-faire forgé dans Les Calanques. Encordé avec Robert Gabriel ou sa femme Sonia, il fut un des premiers français à répéter les grands itinéraires dolomitiques, par exemple aux Tre Cime ou à La Marmolada (sous la pluie!), et surtout à y ouvrir des voies nouvelles, comme la face nord de la Terranova, le spigolo ouest du Monte Cavallo et bien sûr le grand dièdre de la Su Alto dans le massif de la Civetta, qui fut peut être la voie de sa vie : "Dix neuf heures. Des éboulis comme tant d'autres. J'écrase des cordes, des pitons, le sac un  peu déchiré, tout le joyeux pêle-mêle de l'arrivée. Robert émerge du vide, décroche ses cordes du dernier piton, puis se retourne. Les larmes aux yeux, nous nous serrons la main."

Le Grec mania la plume avec autant de brio que le marteau, à tel point que certaines de ses formules font aujourd'hui partie intégrante de notre culture alpine,  "il n'y a pas de mauvais rocher, il n'y a que de mauvais grimpeurs", "les grandes audaces font les petites carrières",  ou encore "un piton de plus vaut mieux qu'un grimpeur de moins, surtout quand le grimpeur, c'est moi". Son livre "Au delà de la Verticale" reste une référence de la littérature alpine,  l'humour et l'autodérision y sont omniprésents, sans rien enlever à la tension dramatique de certains récits d'ascension, cette association lui donnant un caractère extrêmement original, voire unique. Le Grec s'y essaie même - avec brio - au plagiat de Tartarin sur les Alpes d'Alphonse Daudet.

Un Grand Monsieur qui s'en va....

29 avril 2004 : C'est avec une grande tristesse que nous apprenons la mort de notre camarade Patrick Berhault. En compagnie de Philippe Magnin, Patrick était engagé dans un enchaînement de tous les sommets alpins de plus de 4000 m. Patrick a fait une chute de plus de 600 m, alors qu'il progressait décordé, sur l'arête reliant le Tãschhorn au Dom, dans les Mischabel. 

Si en matière d'alpinisme le mot don peut s'appliquer à quelqu'un, c'est bien à Patrick Berhault. Comment qualifier autrement quelqu'un qui dans les années 70 désescalada - en "Terray-Saussois" - le Pilier des Ecureuils jusqu'au Jardin, pour remonter aussitôt par Mangoustine Scatophage (un bon 6c) ? Au cours de sa vie de grimpeur, avec une motivation qui semblait ne jamais faiblir, Patrick passa avec la même réussite de la haute difficulté en falaise (Le Toit d'Auguste, 8b+ à La Loubière) à l'alpinisme engagé. Dans ce domaine, retenons en forme de point d'orgue sa traversée des Alpes, réalisée d'août 2000 à février 2001. En compagnie de différents amis alpinistes, il gravit alors 22 itinéraires parmi les plus marquants des Alpes : des grandes classiques  mythiques (face nord de l'Eiger et du Cervin par les voies historiques), d'autres plus confidentiels ("Folie douce" à La Grande Casse, traversée intégrale des aiguilles d'Arve), et quelques "monstres" de haute difficulté (Voie du Poisson à La Marmolada,  Voie Desmaison aux Grandes Jorasses). Des voies gravies comme elles se présentaient, souvent dans de mauvaises conditions, ou le rêve d'une vie d'alpiniste condensé en quelques mois.

6 février 2004 : Le 6 février 2004, avait lieu la cérémonie de remise du 13ème Piolet d'Or, récompensant la plus belle réalisation montagne de l'année 2003. Plus de 600 Personnes assistaient à cet événement international qui se déroulait dans les salons d'Alpes Congrès, à Grenoble. Parmi elles on notait la présence de Mr Destot,  maire de Grenoble, et de Mr Jean Paul Peeters président de la FFME. Le jury était composé de : Jean Troillet, célèbre himalayiste, président du jury, Hubert Giot président du GHM, Philippe Descamp Montagnes Magazine, Adriano Favre, responsable du Secours en Montagne du Val d'Aoste, Guy Chaumereuil, co-fondateur du piolet d'or, Leslie Fucsko, membre du GHM, Mike Fowler et Paul Ramdsen , vainqueurs de l'édition 2002 du Piolet d'or.  7 réalisations majeures ont retenu toute l'attention des membres du jury. C'est l'ascension du pilier sud du Nupse Est (7803 m), Népal, par Valéry Babanov et Yuri Koshelenko (Russie) en 4 jours (hauteur de la voie 2200m, difficulté VI/WI6/M5/A3/A4) qui a été sacrée Piolet d'Or 2003. Cet itinéraire, un des derniers "grands problèmes" himalayens, avait fait l'objet de nombreuses tentatives, notamment celles de Christophe Moulin et Michel Fauquet (parvenus à 7400 m en 1994), et de Jeff Lowe et Mark Twight (parvenus à 6700 m en 1986).

La joie des lauréats

4 février 2004 : Première à skis dans les Bauges par notre camarade Pierre Tardivel 

Pierre Tardivel a découvert un nouvel itinéraire très original au Grand Pécloz, dans les Bauges. Cette descente (et peut être aussi 1ère ascension) a été réalisée en compagnie du skieur Sebastien de Sainte Marie. Les 300 m du haut avaient déjà été skiés, mais personne n'avait remarqué que ça continue plus bas. L'ensemble est unique au monde : 1200 m. de dénivelée, dont 1000 dans une profonde gorge de quelques mètres de large. Pentes maxi à 50° dans le haut; 45° un peu partout.