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Ce volume de 282 pages se compose de trois parties principales. La premières ("Antécimes") est entièrement consacrée aux rapports des femmes avec la montagne et le monde de l'alpinisme. Tous les articles ont été écrits par des femmes sur des sujets de leur choix, du témoignage à la fiction en passant par l'analyse historique, l'enquête sociologique ou le récit d'expédition. Seule une plume masculine s'est glissée dans le lot pour évoquer la figure de Wanda Rutkiewicz. La seconde ("Explorations") prospecte des thèmes souvent délaissés par les revues de montagne, qu'il s'agisse de sujets historiques (Jeunesse & Montagne, la position d'Anderl Heckmair par rapport à l'alpinisme de l'ère nazie) ou géographiques (les montagnes de l'île d'Ellesmere et de l'espace polaire norvégien). La troisième ("Territoires") est consacrée à l'action des alpinistes dans leurs terrains de prédilection, avec notamment une grande monographie de l'Ailefroide et une série d'articles sur l'Himalaya.

Un grand coup de chapeau au rédacteur en chef, notre camarade Pierre Chapoutot pour son travail une fois de plus remarquable. Pour commander la revue, écrire directement au Groupe de Haute Montagne ou s'adresser aux éditions Guérin à Chamonix.

14 Août 2005 : Escalade artificielle : Une réalisation exceptionnelle au Gerbier

Leslie Fucsko - président du GHM - et Daniel Solymari ont tracé en dix jours, sans cordes fixes, une nouvelle voie d'une difficulté exceptionnelle sur la gauche du Bouclier du Gerbier (Vercors). La nouvelle ligne compte deux longueurs d'A5, et hormis aux relais, aucun goujon n'a été utilisé. Leslie, qui dispose d'une grande expérience des big wall et de l'artificielle moderne, a passé jusqu'à 9h dans une longueur, ce qui ne lui était jamais arrivé même dans des longueurs affichant cette cotation.

Le Groupe de Haute Montagne et la société Millet, célèbre fabricant de vêtements, chaussures, cordes et sacs à dos, viennent de signer une convention de partenariat afin de mettre en commun leurs efforts et ainsi promouvoir l'alpinisme de haut niveau et les expéditions du Groupe. La société Millet s'engage à fournir gracieusement du matériel aux expéditions organisées par des membres de Groupe, en échange d'un accès libre de droit aux photos et aux films réalisés.

Pour la 2ème année consécutive, le Piolet d’Or a été attribué à des alpinistes russes. Après Babanov et Koschelenko en 2004 – pilier sud-est du Nupse – le trophée a été décerné à une très forte équipe de 10 alpinistes russes, dirigé par A.Odinstov, pour l’ascension directe de la face nord du Jannu.

Elio Orlandi, Luca Fava et Horacio Codo (Italie et Argentine) pour leur ouverture de la voie « Linea di Eleganza » , en face nord-est du Fitz Roy 3440m , Patagonie Argentine.

Kevin Mahoney et Ben Gilmore (USA) pour leur ouverture de la voie « Artic Rage » en face est de Moose’s Tooth 3150m, Alaska.

Jean-Christophe Lafaille (France) pour sa dernière ascension en solo de la face sud du Shishapangma principal 8046m, Tibet.

Tomaz Humar et Ales Kozelj (Slovénie) pour leur ouverture de la voie « Johan’s route » en face sud de l’Aconcagua 6960m, Argentine.

Le choix du Jury, présidé par Krzysztof Wielicki, était donc très délicat, puisqu’il devait choisir entre six réalisations, toutes d’un haut niveau technique et d’engagement, mais très différentes, notamment par le style adopté.

Après plusieurs heures de discussion et d’échanges, et malgré des avis très divergents, le jury s’est finalement prononcé pour la réalisation de l’équipe russe au Jannu. Certes le style lourd employé – 3000 mètres de corde fixe - peut paraître discutable, mais au final, c’est l’incontestable dimension historique de cette réalisation qui l’a emportée. Avec la face nord du Jannu, parfois surnommée « le Mur des Ombres », c’est bien un des « derniers problèmes himalayens » qui tombe. Très souvent tentée à partir des années 80, cette face nord, haute de près de 3000 mètres, comporte une partie terminale rocheuse extrêmement raide, dans laquelle l’équipe russe a beaucoup utilisé l’escalade artificielle, bivouaquant sur portaledge. Au vu des photos et du film qui retrace l’ascension, il parait certain que l’objectif paraissait inaccessible en technique légère. Au fil de leurs tentatives, les Russes y ont vécu, selon leurs propres termes, une véritable guerre, dans laquelle leur admirable esprit d’équipe – un esprit qui est désormais souvent absent des expéditions occidentales basées plutôt sur la performance individuelle – a sans doute été capital. Devait on attendre pour gravir le Mur des Ombres en technique légère ? Il n’y a pas de vérité absolue en alpinisme, et c’est très bien ainsi !

Le prix du public, nouveauté du 14ème Piolet d’Or, a été décerné à Steve House, un des plus brillants alpinistes américain pour son ascension du K7, réalisé dans un style diamétralement opposé à celui employé par l’équipe russe : sac de 4 kg, ascension « single push » en 50 heures non stop aller-retour.