Denise Escande
En 1981, le G.H.M. avait eu la bonne idée d'organiser un camp de base en Himalaya, ouvert aux " non membres " jeunes de préférence. C'était mon cas. J'y avais rencontré ainsi Denise, sa gouaille parisienne, ses jugements péremptoires, son impressionnante liste de courses, et, bien que se trouvant indigne d'appartenir au Groupe de Haute Montagne, son rôle de secrétaire officieuse, mais efficace, au sein de notre petite confrérie. Ensuite, même un sauvage d’Oisans comme moi était passé de temps en temps l'embrasser ou profiter de son inépuisable hospitalité, dans son mini chalet, musée, dortoir, camp de base de Chamonix : la Tirelire.
En 1988, j'avais encore eu le plaisir de faire avec elle une étape de la traversée Nord Sud du Sahara (signé Bernouze), qu'elle accomplissait elle dans son intégralité en ingurgitant des quantités d'anti-inflammatoires, ses hanches seraient ensuite opérées.
Et ma première nuit dans une maison de retraite, je l'ai passée dans la sienne, rue de Vaugirard, lors d'un départ d’expédition ( l'amitié, l'hospitalité toujours). Devenue aveugle, sa voix n'avait rien perdu de sa fougue lors de mes trop rares coups de téléphone, et je suis sûr qu'elle s'est battue jusqu'au bout dans cette terrible face nord qu'est la maladie. Je ne sais pas si cela s'est déjà fait, mais ça ne me choquerait pas du tout de la voir nommée à titre posthume au G.H.M., elle le méritait amplement.
Olivier Paulin.